Construction et dimensions de La Favorite

La construction navale du 18e siècle est encore empreinte d’un côté artisanal avec des méthodes héritées des générations précédentes.

La frégate est alors un navire intermédiaire entre le vaisseau, imposant et lourd, et la corvette, trop légère pour affronter les voyages au long cours. C’est un bâtiment considéré à l’époque comme rapide et manœuvrant (rien à voir cependant avec nos voiliers actuels). Il permet un transport relativement important sans réclamer un équipage trop nombreux.
On trouve essentiellement de l’information sur les frégates de la marine de guerre. On peut considérer cependant que la Compagnie des Indes utilisait des navires de constructions similaires, moins armés pour bénéficier d’un volume de transport plus important.

Une construction navale empirique

La construction navale en France se faisait sans plan jusqu’à la moitié du 18e siècle et ceux dont on dispose proviennent généralement de chantiers étrangers. Certaines frégates françaises prises par les Anglais au cours de batailles navales, ont été étudiées avec beaucoup d’attention pour en construire de similaires. Ce sont donc les Anglais qui ont permis, paradoxalement, de conserver les plans de ces navires.

Chantier nal
Maquette d’un chantier naval

Nous ne disposons donc pas de document fournissant directement les dimensions de La Favorite et nous ne pouvons que les estimer par recoupements avec les indications trouvées sur d’autres frégates. Jusqu’à 1730 les constructions pour la Compagnie des Indes se font dans d’autres ports (St Malo, Brest, Bayonne, Hambourg ou en Angleterre). La Favorite a été construite à Lorient en 1740 (lancée le 10 mai, elle a donc exactement 3 ans quand elle part pour le voyage qui nous intéresse ici).

Le chantier

La construction d’une frégate comme La favorite pouvait prendre environ un an. On commençait par poser la quille sur la rampe inclinée qui servait au lancement. Venaient ensuite les formes des extrémités (étrave et étambot) et du maître-bau dont la position exacte dépendait de l’usage prévu du bateau.. On posait ensuite quelques bordés souples pour donner une idée de la silhouette de la coque et les membrures intermédiaires étaient réalisées pour s’y adapter. Toutes ces étapes ont été modifiées avec l’apparition des architectes et des plans.
Une fois toutes les membrures en place et l’ensemble des bordés posés, la construction des ponts et aménagements intérieurs pouvait être entreprise. Simultanément, le calfatage de la coque avec de l’étoupe et du goudron permettait d’obtenir une relative étanchéité. Les mâts et des vergues n’étaient posés qu’après la mise à l’eau.

Plan d’une frégate – Chapman (1775)
Nous nous sommes inspirés de ce type de document pour établir les dimensions probables de La Favorite.
Dimensions estimées de la coque
Longueur de quille29.50 m
Longueur de l’étrave à l’étambot34.10 m
Longueur hors-tout46.80 m
Maître bau (largeur maxi) 9.90 m
Tirant d’eau en charge (avant)4.50 m
Tirant d’eau en charge (arrière)5.00 m

La Favorite disposait de 2 ponts dont le supérieur était occupé par l’artillerie. Elle n’était armée pour ce voyage que de 14 canons, vraisemblablement pour laisser plus de place à la « marchandise ». De même, son équipage est réduit à 71 personnes. Au cours d’autres missions, elle a porté 26 canons et abritait jusqu’à 113 membres d’équipage.

Mâture et gréement

Picto équipage

Équipage

Vie à bord


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