La citadelle de Port-Louis

La citadelle de Port-Louis au cœur d’un système de défense

La citadelle de Port-Louis défendait la rade de Lorient au 18e siècle. Elle servit d’abord à défendre Port-Louis avant que d’autres installations militaires vinrent la renforcer.

L’édification de la citadelle de Port-Louis

En 1486, Port-Louis s’appelait alors Blavet et était un port de commerce. Pour protéger le site, le duc de Bretagne voulut édifier une tour à la pointe de la presqu’île mais elle ne vit apparemment jamais le jour.

L’idée de construire une fortification revint une centaine d’années plus tard. Philippe II d’Espagne, appelé par les Ligueurs, reprit le projet et les travaux commençaient fin 1590. En janvier 1591, un fossé et deux bastions étaient déjà bâtis.

Les travaux achevés, Don Juan del Aguila, gouverneur de la place donna son nom à la citadelle qu’il avait construite : « Fuerte del Aguila ». Après le traité de Vervins qui mit fin à l’occupation espagnole en 1598, la démolition de la citadelle fut entreprise. La destruction ne fut cependant pas complète

Après l’assassinat d’Henri IV (1610), quelques insurgés tentèrent de rétablir le fort. Mais ce n’est qu’en juillet 1618 que furent décidées la conservation de la citadelle, dénommée alors Fort-Louis, et la protection de ville de Blavet, devenue Port-Louis, par des remparts. La citadelle fut l’objet par la suite d’améliorations constantes.

Les premières batteries garde-côtes

En 1666, est créé le chantier de construction navale de la Compagnie des Indes. A la fin du 17e siècle, on installa des batteries garde-côtes pour renforcer la protection de Port-Louis et l’accès à la rade. En 1709, la ville de Lorient est créée mais sans protection particulière dans un premier temps, la citadelle de Port-Louis et les autres batteries paraissant une protection suffisante pour empêcher une attaque par la mer.

Protection de la ville de Lorient et implantation de batteries côtières supplémentaires

Les premières constructions protectrices de Lorient voient le jour en 1740. Une autre batterie est construite en 1745, pendant la guerre de Succession d’Autriche (1743 – 1748) près de la pointe du Talut en Plœmeur.

Mais 8000 anglais débarquent néanmoins le 1er octobre dans l’anse du Pouldu, en dehors de la zone de protection des batteries. Ils encerclent Lorient et installent leurs propres batteries autour de la ville. Mais, craignant les milices gardes-côtes, ils rembarquent au bout d’une semaine sans avoir pris la ville.

Aussitôt après la fin de la guerre, une batterie supplémentaire est implantée près de l’anse du Pouldu (maintenant appelée Fort-Bloqué).

Renforcement des défenses

Les risques d’une attaque existent toujours lors de la guerre de 7 Ans (1757 – 1763) et il est décidé de construire de nouvelles fortifications.
La Compagnie des Indes implante entre 1756 et 1761 une batterie à l’extrémité de l’île Saint-Michel dans la rade de Lorient et une batterie au Kernevel en face de Port-Louis. A la même époque, d’autres batteries sont installées sur la côte et la redoute du Loc’h est construite à l’endroit où les Anglais avaient débarqué en 1746.

Pendant ce temps, la ville de Lorient renforce ses propres défenses et à la fin de la guerre de 7 Ans la ville est fortifiée et défendue par des remparts.

Mais après l’invasion de Belle-Île en 1761, la crainte d’un débarquement se déplace sur les côtes d’Etel. Il faut donc protéger Lorient d’une attaque terrestre par le sud. Le fort de Pen-Mané est alors bâti sur la presqu’île du même nom. Celui-ci a la particularité de tourner le dos à la mer puisque la crainte est une arrivée des Anglais par la terre. Mais les aménagements de la pointe sont suspendus en septembre 1762 à la suite de pourparler de paix avec l’Angleterre.

Article complet de Jean-Yves Le Lan

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