La Compagnie Perpétuelle des Indes : La fin d’un monopole

La suppression du monopole

La Compagnie des Indes fut créée en 1664 sur l`initiative de Colbert par une déclaration du Roi Louis XIV. La première attaque contre le monopole de la Compagnie Perpétuelle des Indes, vint en 1755 et indiquait que la situation de la Compagnie était très mauvaise en précisant que sa gestion était peu conforme à l`esprit du commerce et qu’elle faisait des dépenses très étrangères à son objet. Elle ne travaillait pas sur ses fonds propres et empruntait sans cesse à un taux élevé. De plus, les directeurs, au lieu de s`occuper uniquement des affaires générales, se livraient au commerce pour leur compte en négligeant leur charge.

Il mis alors la Compagnie dans une situation insoluble et les idées de de Gournay revinrent à l`ordre du jour. Maynon d`Invau convia alors à l`abbé Morellet la tache de rédiger

Un mémoire attestant du mauvais état des affaires de la Compagnie fut alors rédigé. Il démontra que l`on avait intérêt à établir la liberté du commerce aux Indes. Cette décision fut prise par le Roi et ses ministres en Conseil du Roi, rejetant les projets d`emprunt pour relancer la Compagnie et concluant que faute de fonds, elle ne pouvait plus assurer à elle seule sa mission de fournir les subsistances aux colonies.

L`année charnière

En 1768, la Compagnie des Indes avait une bonne activité. Elle armait 11 navires pour transporter les subsistances pour les colonies de l`Océan Indien et d`Asie.

Pour les armateurs privés, cette suppression de monopole fut une ouverture considérable de marché car lorsque l`on examine les tonnages transportés pour l`année 1768, on remarque que la part du marché réservée à la Compagnie est la plus importante : 9710 tonneaux sur un marché global de 10540 tonneaux.

Pour assurer le commerce qui leur était ouvert les armateurs privés utilisaient des navires d`un port en lourd faible, inférieur à 260 tonneaux alors que la Compagnie avait des navires de 900 tonneaux. De plus, la situation à laquelle ils étaient soumis, n`était pas sans difficultés car il leur fallait avoir le passeport établi par les bureaux de la Compagnie à Paris pour pouvoir faire partir leurs navires.

Le déclin de l’activité

Sur les 5135 tonneaux d`armement au départ de Lorient seuls 2650 tonneaux revinrent à la Compagnie et 1725 tonneaux sur l`Asie furent transportés par des armateurs privés ( Breton de Blessin & Compagnie, Foucault et Bourdé & Maurice).

Un dernier sursaut

En effet, cette nouvelle Compagnie ne reçut pas de droits de souveraineté sur les pays dont le commerce lui était concédé. De plus, elle n`avait pas le caractère d`une société financière. Enfin, la durée de son privilège était limitée à 7 années de paix.

Article complet de Jean-Yves Le Lan

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